Page:Berenger - Les Deux Femmes du major.djvu/31

Cette page n’a pas encore été corrigée

cher ange chéri, comme ton mari est égoïste ! s’écriait madame de Nangeot.

— Non, ma mère, répondait Jane, il me donnerait tout au monde, s’il le pouvait ; mais il paraît qu’il ne le peut pas.

— Allons donc !… À qui feras-tu croire qu’un mari de deux ans de date ne sache pas organiser ses revenus, de façon à offrir à sa jeune femme les parures de son âge ?

— Je vous assure, maman…

— Que ton mari préfère thésauriser… quand il a à te faire oublier les seize années dont il est possesseur en plus de tes beaux vingt-deux ans !

— Ce sont les voyages…

— La belle affaire ! Est-ce que nous ne voyageons pas tous, tant que nous sommes ? Seulement, au lieu d’aller à Spa ou à Biarritz, vous allez en province, dans quelque coin perdu : c’est plus triste et moins coûteux.

— Enfin, moi, je ne sais pas… André affirme que sa solde, jointe à ma dot, suffit à peine à défrayer notre vie nomade.

— C’est qu’il a les habitudes déplorables de ses camarades, sans doute, le cigare, le café, le