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-même, il ne savait pas l’être aux autres. Quand il s’agissait de Jane, le jugement se troublait un peu et l’indulgence devenait sans limites.

Il n’eut donc d’autres conclusions à tirer des réflexions inquisitoriales auxquelles il venait de se livrer, que celles-ci : Jane était jolie, jeune et souriante ; l’admiration venait à elle comme la fleur se tourne vers la lumière ; Jane était pure, naïve, sans détour ; Jane quittait Grasse sans regrets ; en vérité, c’eût été folie que d’emporter la moindre inquiétude au sujet d’un pauvre garçon enchaîné à son labeur quotidien.

Madame Jouanny devait s’arrêter quelques jours à Paris, chez madame de Nangeot, pour laisser le major lui découvrir et lui installer, à Douai, un nid point trop indigne de sa charmante personne.

Madame de Nangeot se répandit en tendresses bruyantes quand « son cher ange chéri » lui fut doucement poussé dans les bras par ce terrible gendre qui avait le « cœur de la séparer de son trésor ».

Le terrible gendre n’affronta point inutilement une édition nouvelle des scènes à sentiments de ce modèle des mères ; il promit à Jane de revenir