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qu’un modeste officier ; l’Tange portait des moustaches assez cavalières ; l’Adonis était à peine joli garçon.

Il y avait donc beaucoup de chances contre l’amour du capitaine Jouanny, lorsqu’un ami, quelque peu versé dans les choses militaires, fit entendre à madame de Nangeot que son grand dédain était au moins inutile, puisque la faible rente future de sa fille ne constituait même pas la dot réglementaire.

En apprenant qu’on pouvait marchander sa fille la loi à la main, madame de Nangeot fit une volte-face habile. Elle consentit… avec tant de réticences, de soupirs, de larmes, que le capitaine se crut mille fois favorisé de n’avoir plus qu’à vaincre les résistances ministérielles.

Ce ne fut point facile. Sa loyauté inflexible lui interdisait de reconnaître une dot qui n’existait point dans sa totalité. Sa vieille mère lui vint en aide. Elle vendit la moitié de son verger — sacrifice énorme ! — et le futur put glisser dans la corbeille un appoint assez rond pour satisfaire la loi militaire.

Certes, Jane eût été reconnaissante si elle