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Au fond, le ministre de la guerre, les bureaux et leurs suites sont envoyés « à tous les diables » et même plus loin.

Au 206e un seul ménage fit exception à cette règle commune ; ce fut celui du major Jouanny.

Le major Jouanny était un officier supérieur, jeune encore, qui, par raisons d’aptitudes administratives, avait choisi cette voie honorable, quoique moins brillante au point de vue de l’avancement, pour y attendre, dans une tranquillité relative, un grade plus élevé.

Ses trente-huit ans sonnés mettaient de la gravité sur son front et de l’indulgence dans son sourire, sans mêler encore un seul fil d’argent à sa chevelure châtaine, rebelle et frisée.

Il avait l’intelligence ouverte, un esprit méthodique sans minutie, beaucoup de droiture, un caractère sympathique, dont la douceur n’impliquait pas le manque de fermeté.

Ses camarades l’aimaient cordialement, et son colonel l’estimait fort. Au régiment, c’est le critérium indéniable.

Marié depuis deux ans à une jeune et fort jolie personne, mademoiselle Jane de Nangeot, dont