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gracieuse compagnie. Du reste, l’inconnue y vivait cloitrée, car il était rare d’apercevoir son ombre dans les allées. Sans doute cherchait-elle un abri plus sûr dans le petit verger qui s’étendait derrière la maison.

Un jour que les dames Boinvilliers, de plus en plus intéressées, étaient à leur poste habituel, l’après-midi menaça de s’écouler sans amener le moindre visiteur ni le moindre mouvement dans le pavillon ; tout semblait y reposer à l’ombre des polanias : c’était à en prendre du dépit.

À quatre heures cependant un jardinier, une bêche à la main, vint sonner à la petite porte, qu’une femme de service âgée ouvrit aussitôt. Le jardinet était si mignon et les fleurs si soigneusement entretenues que le séjour du jardinier ne fut pas de longue durée.

Il ratissa les allées, rattacha quelques branches d’aristoloches entrainées par le poids de leurs larges feuilles, et s’apprêta à repartir. Mais le bruit qu’il avait fait avait attiré sur le perron la maitresse de céans, toujours pâle, sérieuse et belle.

Eudoxie et sa mère, les yeux fixes, se serrèrent