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d’exquises mélodies. Il était de bonne heure ; le bois de Vincennes ouvrait ses profondeurs vertes aux premiers rayons du soleil. Tout était fête dans la nature, sur la pelouse où scintillait la rosée, dans les ramures où s’éveillaient les oiseaux.

L’avenue Marigny était déserte, et Valérie, le front appuyé contre la grille de la villa, s’enivra longuement de ces senteurs matinales dont les citadins oisifs et paresseux ignorent toujours la douceur.

Il lui semblait qu’en son âme c’était une fête plus joyeuse encore que celle de la terre et du soleil ; ses espérances brillaient plus que la rosée ; ses rêves volaient plus loin que les oiseaux ; son cœur était un foyer plus lumineux que les beaux rayons d’or qui rayaient l’herbe drue ; qu’elle était heureuse !… elle eût voulu le crier tout haut.

Un faible bruit de pas troubla tout à coup cette poésie champêtre ; deux personnes, appuyées l’une sur l’autre, s’avançaient le long de l’avenue. C’était un couple d’ouvriers jeunes, beaux et souriants.