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quête d’un épouseur, dans le parc de Saint-Mandé, qui touche celui de Vincennes.

Galamment, il avait offert le bras à la mère, tout en débitant des madrigaux à la fille, sans beaucoup de conviction, il est vrai, mais dans l’intention louable de ne pas se rouiller.

Mademoiselle Eudoxie n’était pas médiocrement flattée, non pas qu’elle se fît positivement illusion sur la valeur de ces improvisations plus littéraires que concluantes, mais c’est si bon d’entendre un langage adulateur quand on n’y est point accoutumée ! Et puis n’avait-on pas la chance de rencontrer, peut-être, quelque bonne amie de Paris ou de Vincennes qui mourrait de jalousie en la voyant si belliqueusement entourée ?

On fit deux fois le tour de ce joli lac de Saint-Mandé, où le soleil couchant incendiait les petites vagues soulevées par les cygnes majestueux. Ils s’avançaient, les ailes gonflées comme des voiles, la tête élevée comme la proue d’un navire, fendant l’eau avec la magistrale envergure d’un bâtiment de guerre.

Les promeneurs, les bonnes d’enfants, les militaires, tous les badauds enfin les regardaient