Page:Berenger - Le Mariage du tresorier.djvu/62

Cette page n’a pas encore été corrigée

officiers, qui vivent beaucoup au dehors, sur les banquettes d’un café ou sous les arbres d’une promenade, n’aiment guère les exceptions. Les anciennes préventions ne se réveillaient pas, il est vrai, Georges de Maucler ayant affirmé de mille manières sa loyauté et son indépendance, mais il était plus estimé qu’aimé de ses camarades.

Le lieutenant Périllas et le capitaine Lanternie lui témoignaient, en revanche, une chaude affection et le défendaient contre tout venant. Du reste, pas plus que les autres, ces deux champions n’avaient percé le nuage de réserve dont s’enveloppait le trésorier. Ils ne comprenaient pas et n’interrogeaient jamais, conduite prudente qui permettait aux trois officiers d’être les meilleurs amis du monde.

Un jour pourtant, tant de précautions d’un côté et de discrétion de l’autre faillirent devenir inutiles.

M. Périllas, dont l’exubérante nature trouvait des excitants un peu partout et n’en dédaignait aucun, s’était constitué le chevalier servant des dames Boinvilliers, qu’il avait rencontrées errant, avec la mélancolie d’une mère et d’une fille en