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l’oreiller, comme une personne bien décidée à s’endormir.

Et pourtant le jour pénétrait déjà dans la jolie chambre, toute tendue de perse bleue semée de roses blanches, que les yeux de la rêveuse étaient encore grands ouverts.

Pour des motifs tout différents, la curiosité des officiers du 43e bataillon de chasseurs était également fort excitée par je ne sais quoi d’insolite qui se remarquait dans l’existence de M. de Maucler.

Sa tenue était soignée, son ordre extrême, son économie phénoménale. Il était logé convenablement, mais très-simplement, sans égard pour les facilités que pouvait lui fournir à cet égard son supplément de solde.

On ne le voyait jamais au café. Il semblait ignorer les attraits de l’absinthe et le charme de la bière fraîche ; le cigare lui-même, cet inséparable compagnon du désœuvrement militaire, approchait rarement de ses lèvres.

Il s’était avoué pauvre, hautement, sans fausse honte, avec cette simplicité fière qui impose le respect. Il devait l’être, en effet, à moins d’une