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vous l’êtes, mademoiselle, je vous garantis un succès colossal.

Judith eut un regard interrogateur qui semblait demander à quel titre, en vertu de quelle autorité, ce jeune homme pouvait parler aussi hardiment.

Il le comprit, rougit de dépit et reprit avec une vivacité passionnée :

— Je ne suis malheureusement pas musicien moi-même, mais je connais beaucoup d’artistes, le monde théâtral m’est familier, et j’ose sans trop de présomption vous offrir, dès aujourd’hui, mademoiselle, un zèle discret et un complet dévouement à vos intérêts artistiques.

— Je vous remercie, monsieur, et me souviendrai, au besoin, de votre offre gracieuse, répondit-elle avec la même réserve hautaine qui tour à tour enflammait et décourageait ses admirateurs.

Sosthène s’éloigna aussitôt, subjugué par ces façons souveraines alliées à une souveraine beauté.

— L’Opéra ! pensait Judith rêveuse, l’Opéra !… Si ce jeune homme disait vrai, quel rêve !