Page:Berenger - Le Mariage du tresorier.djvu/41

Cette page n’a pas encore été corrigée

— C’est très-bien… très-bien, cela ! exclama l’enthousiaste Valérie. Mon père, nous allons lui être utiles, n’est-ce pas ?

— Il faut la connaître d’abord, ma chère enfant, répondit M. Gilmérin moins prompt à s’enflammer ; du reste, l’occasion que nous offre M. Gaussens me paraît bonne à saisir.

— Elle est vraiment bonne musicienne ?… vous avez pu juger fréquemment de son talent ? demanda la pratique madame Boinvilliers, qui se méfiait déjà d’une virtuose proposée par un vaudevilliste.

Celui-ci comprit le soupçon et répondit avec un naturel qui ne laissait pas de prise aux interprétations fausses :

— Je l’ai entendue à travers les murs. Nous habitons la même maison et le même étage, rue Bleue, 19. Je dois même avouer que ces accords, ces roulades, quelque brillants qu’ils soient, ont le don de me fatiguer quand je travaille.

— Profane ! fit Sosthène intéressé.

— Personnellement, je ne comprends pas grand’chose à la musique ; mais Offenbach, qui me fait l’honneur d’écrire avec moi une bouffonnerie