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tranquille. Évidemment le petit groupe d’intimes formé par MM. Gaussens, Périllas et Lanternie n’offrait rien de sérieusement dangereux pour son imagination.

Ce fut par leur intermédiaire que de nouveaux personnages, d’un relief plus accusé, furent présentés à la villa Gilmérin.

Un soir, la petite société était rassemblée sous un berceau de chèvrefeuille dont l’ex-négociant était justement fier. Madame Boinvilliers, — une voisine, — et mademoiselle Eudoxie Boinvilliers, sa fille, — une petite personne ronde, prétentieuse, passée maîtresse dans l’art de ravauder le linge et de confectionner les confitures, — complétaient la réunion.

Valérie déplorait amèrement, avec l’exagération propre aux jeunes filles, la perte qu’elle venait de faire de son maître de piano,

— Il devient aveugle et nous abandonne, disait-elle. Un si honnête homme !… et si indulgent !

— Si indulgent surtout ! appuya mademoiselle Eudoxie d’un air ambigu.

— Ah ! c’est un gros chagrin pour mademoi-