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Les prétendants affluaient déjà. Une jolie personne, une dot sonnante, quel miroir aux alouettes braqué sur les célibataires !

— Elle est trop jeune… Je ne veux pas m’en séparer si vite… Laissons-la jouir de son printemps, se défendait l’excellent père, attaqué de toutes parts.

Et pourtant, en homme habitué à peser toutes les propositions pour en extraire le bénéfice probable, il passait au crible tous les amoureux, négociants, banquiers, officiers, propriétaires, ne trouvant à aucun d’eux les qualités requises pour mériter Valérie.

Les prétentions de la jeune fille étaient-elles donc formidables ? À vrai dire, elle n’en avait aucune bien nettement accentuée. Se sentant riche, jolie, libre de choisir, elle attendait que quelqu’un lui plût, — toutes les jeunes filles nous comprendront, — et personne ne lui plaisait.

Ce n’était ni coquetterie ni caprice de sa part, c’était médiocrité chez les prétendants. Ils étaient, les uns jeunes, les autres riches, parfois beaux ; on en rencontrait même de spirituels ; mais aucun ne soulevait dans le cœur de Valérie ce