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tains, hardiment relevés sur le front un peu bas des statues antiques.

Elle avait de la gaieté, de la franchise et de la résolution dans le caractère. Ce n’était pas du tout la jeune fille de notre génération telle que la font nos mœurs frivoles, bonne d’instinct, coquette par nature, généreuse quand il ne s’agit que d’argent, positive par calcul, avec un égoïsme naïf qui la fait se regarder comme une délicate petite merveille qu’on ne saurait trop ménager.

Valérie valait mieux que ce type si répandu sur lequel se coulent, de nos jours, nos jeunes et jolies Parisiennes. Elle avait, par exemple, la faiblesse d’appartenir à son époque par le côté modes, dont elle portait consciencieusement les retroussis cavaliers, les pouffs gigantesques et les envolements d’étoffes.

Ainsi faite, c’était une charmante enfant dont tous les pères du monde auraient eu le droit d’être fiers. M. Gilmérin ne s’en faisait pas faute. Ce fut même ce légitime orgueil qui le rendit promptement très-jaloux du bonheur à venir de son trésor, et très-difficile sur le choix d’un gendre.