Page:Berenger - Le Mariage du tresorier.djvu/27

Cette page n’a pas encore été corrigée

rien à organiser ni à surveiller, s’endormit le cœur bien gros : qu’allait-il faire désormais ?

Ah ! il ne s’en doutait pas, le pauvre homme ! il appartenait à Valérie de lui démontrer que l’occupation la plus grave, la plus impérieuse, la plus absorbante qui puisse incomber à un père est de marier sa fille.

À l’époque où mademoiselle Valérie Gilmérin quitta l’institution célèbre, où se forment tant de petits prodiges, pour venir reprendre sa place dans la maison paternelle, c’était une belle personne de dix-huit ans, assez grande, dont les épaules larges et tombantes, quoique un peu grêles encore, promettaient avec les années un splendide développement.

Ses traits, sans avoir rien de classiquement régulier, respiraient une vivacité spirituelle ; sa bouche, grande, était expressive ; ses yeux, d’un vert lumineux, avaient un regard profond où la passion, latente et indécise encore, semblait dormir.

On se retournait pour la voir passer, non qu’elle fût remarquablement jolie, mais infiniment attrayante avec sa taille souple et ses cheveux châ-