Page:Berenger - Le Mariage du tresorier.djvu/205

Cette page n’a pas encore été corrigée

— Vite, vite, docteur ! dit-elle, le maire et le curé de Chaffois.

— Le maire ? répéta le médecin surpris.

— Pour notre mariage, expliqua la courageuse enfant avec un regard de martyre.

Le docteur salua très-bas et sortit aussitôt.

Périllas et le blessé se dirent en un serrement de main ce que leur bouche ne pouvait exprimer de compassion et de reconnaissance.

M. Gilmérin laissait couler, sans les sentir, de grosses larmes sur son visage. Valérie s’était remise à genoux près du lit, sanctifiant par la prière cette heure d’agonie et d’amour.

Le docteur avait fait un miracle de célérité. Il ramenait le maire, un cultivateur peu lettré, et le curé, un vieillard que rien n’étonnait plus.

Il avait dû dire pour quel motif inusité il réclamait leur ministère. Le maire avait pris le registre de l’état civil sous son bras, le prêtre la boîte aux saintes huiles, et tous trois hâtèrent le pas vers l’ambulance.

Le maire marchait tout inquiet de la validité de l’acte qu’il allait faire. Le curé avançait tout