Page:Berenger - Le Mariage du tresorier.djvu/201

Cette page n’a pas encore été corrigée

Valérie, chrétienne et forte, venait voir mourir son fiancé et lui verser de douces espérances à l’heure du terrible passage.

Périllas, à travers mille périls, était arrivé jusqu’à elle, demi-mort de fatigue, la tête enflée, les yeux fiévreux.

— Il veut vous revoir ! avait-il dit en terminant sa lamentable odyssée.

— Je pars ! avait répondu Valérie.

M. Gilmérin avait prié, supplié sa fille de renoncer à l’imprudent projet d’aller affronter en France les Allemands, les privations et la douleur. Peine inutile, Valérie voulait se rendre au désir de l’infortuné capitaine, dont les réticences inhabiles du lieutenant Périllas ne lui laissaient que trop entrevoir le suprême danger. C’était donc là le couronnement de ce pur amour si fidèlement gardé !… Elle n’avait même pas le loisir des larmes !… il fallait agir.

L’admirable charité de la Suisse vint à leur aide. La Société de secours, inépuisable dans sa générosité, organisa rapidement des convois de provisions pour soulager, non-seulement les malheureux soldats qui avaient déjà franchi la fron-