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chasseurs et de mobiles, la blouse bleue d’un pauvre diable de paysan atteint dans la bagarre. Ce fut un rayon lumineux pour le Méridional. Il se traîna jusque-là, tira le cadavre du paysan du milieu des autres cadavres et l’entraîna sans bruit, lentement, jusqu’à sa paille.

L’unique lampe fumeuse qui éclairait ce lieu de douleur n’envoyait là qu’une lueur indécise. D’ailleurs, parmi les blessés, qui donc eût songé à regarder ce que pouvait bien faire quelqu’un d’entre eux ? Les pauvres diables souffraient, gémissaient ou priaient dans la pénombre.

Périllas déshabilla le paysan, le revêtit de sa propre tunique, cacha les jambes sous la paille et releva le capuchon du caban sur la tête échevelée.

Puis lui-même enfila le pantalon plein de sang, le chaud gilet de laine et la blouse du malheureux.

Alors, il rampa jusqu’à la porte, où trois soldats allemands devaient veiller. Mais la journée avait été rude, la nuit était glaciale. L’un était entré et s’était laissé engourdir par la chaleur relative de l’ambulance. L’autre s’emmitouflait si bien dans son manteau, le dos contre le vent,