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Il touchait au lit de Georges.

— Mon capitaine blessé, dit Périllas.

L’officier avança la main.

— Un mourant, chuchota le docteur.

L’Allemand laissa tomber son regard froid sur le visage du blessé ; par pudeur, il n’osa pas disputer à la mort les armes de l’infortuné et passa.

— Enfin, je pourrai donc achever en paix de panser mon malade ! fit l’excellent docteur en s’apprêtant à poser un appareil sur la blessure.

— Vous m’avez sauvé mes armes, merci ! fit Périllas.

Dans cette même nuit, Périllas, dont la blessure était réellement légère et qui aurait volontiers combattu si sa compagnie de chasseurs n’avait été prisonnière, resta rêveur, étendu sur son lit de paille, roulant dans son cerveau surexcité un projet aussi dangereux que dévoué.

Il voulait sortir de l’ambulance, traverser le pays infesté de Prussiens, gagner la frontière suisse et ramener Valérie, rien que cela.

Il avisa tout à coup dans un coin de la chaumière, au milieu d’une dizaine de cadavres de