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— Elle est là… tout près… à Neuchâtel…

— À Neuchâtel ! Tarasque !… je vais vous la chercher.

Et le brave garçon, n’écoutant que la folle et charitable pensée qui venait de lui traverser le cœur, s’en allait déjà tout chancelant vers la porte.

— Arrêtez ! dit vivement le docteur, le village est au pouvoir des Prussiens.

Périllas se laissa retomber sur sa paille avec un énergique jurement. Tout l’héroïsme de cette journée… perdu ! toujours perdu !

Quelques instants après, l’ambulance provisoire était encombrée de nouveaux blessés, les derniers défenseurs du village.

Un officier allemand y entra pour se faire rendre les armes des prisonniers.

Périllas l’aperçut le premier.

— Mes armes à ces drôles ! grommela-t-il ; foi de Périllas ! cela ne se peut pas.

Il détacha son ceinturon, en entoura prestement la taille, heureusement fort svelte, du docteur, — qui n’usait pas de son droit d’être armé,