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Une petite fraction de cette valeureuse et malheureuse armée de l’Est, après avoir suivi Bourbaki dans toutes ses rencontres avec l’ennemi, occupait, le 29 janvier, le village de Chaffois (Doubs), près de la frontière suisse.

L’ennemi était tout proche. On tiraillait presque à bout portant. Le capitaine de Maucler, qui défendait le village sans savoir qu’il n’était soutenu d’aucun côté et que, non loin de là, la retraite commençait déjà, avait divisé le bataillon de marche, dont la direction venait de lui incomber par suite de la mort du commandant, en deux petites troupes dont l’une, postée dans une maison crénelée, balayait la route, et dont l’autre, placée en réserve, attendait le moment d’entrer en ligne.

Il était sept heures du soir ; la nuit s’étendait sur la campagne couverte de neige dont l’éclatante réverbération scintillait aux furtives lueurs des coups de feu.

Le tir de la maison crénelée se ralentissait depuis quelques minutes, et celui des Prussiens, embusqués à bonne portée, redoublait d’intensité.

Le capitaine jugea que l’instant était venu