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sans faire un mouvement, sans prononcer un mot, comme accablée sous le faix des révélations et des résolutions qui venaient d’être échangées.

Madame Duval, aplatie contre un arbre, complètement ahurie par ces événements, où sa responsabilité recevait un nouvel échec, risqua enfin une timide interrogation.

Valérie releva la tête, et, répondant moins à sa gouvernante qu’à sa propre pensée :

— Il a fait son devoir, dit-elle brièvement ; j’ai la prétention de faire le mien.

Le plus difficile était de faire accepter à M. Gilmérin ces subits revirements de faits et de cœurs.

Elle était partie de la villa Marigny l’âme pleine de doutes ; elle rentrait grandie par sa détermination généreuse, transfigurée par son amour affirmé.

Elle crut digne d’elle et de Georges d’affronter l’orage prévu en racontant franchement à son père les péripéties par lesquelles avaient passé, depuis un an, leurs sentiments secrets.

Elle avait bien tort, vraiment, de redouter la