Page:Berenger - Le Mariage du tresorier.djvu/177

Cette page n’a pas encore été corrigée

rée, entre les caresses de son enfant, l’amour de son frère et les fleurs de son jardin.

Et pourtant elle ne guérissait pas. C’est que la plaie était profonde, le remords toujours vivant dans le cœur tendre, qu’une passion trahie avait brutalement brisé. N’eût été le petit ange qui devait porter le poids des imprudences maternelles, elle eût supplié Georges de la laisser mourir de sa douleur. Pour le pauvre innocent, elle essayait de vivre.

Elle ne soupçonnait pas, du reste, tant elle croyait son existence bien murée, qu’elle pût être un obstacle à l’avenir de son frère, dont la délicatesse infinie écartait soigneusement toute supposition de cette nature. Il se disait heureux, elle le croyait à peu près ; gardant l’espoir secret qu’une femme aimante, bonne et belle récompenserait un jour ce noble cœur de tout son dévouement.

L’apparition de Valérie au seuil du pavillon, l’amère réflexion échappée au désespoir de Georges furent pour la pauvre femme un jet de lumière foudroyant.

Elle comprit que coupable, inutile, perdue,