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joyeux oublièrent dans une sécurité fatale que les lois françaises n’avaient point ratifié leur double promesse.

Les lettres de Georges restèrent dès lors sans réponse. Au bivouac, le soir, brisé de fatigue, manquant de tout, il griffonnait encore quelques mots suppliants pour obtenir des nouvelles de France.

À la veille d’un combat sérieux, le pauvre jeune homme reçut de la directrice du pensionnat de Paris une foudroyante nouvelle : depuis trois mois mademoiselle de Maucler n’avait pas reparu.

Le lendemain, Georges, désespéré, chercha la mort dans la bataille mais la mort, qui le savait destiné à de nouveaux dévouements, épargna ce brave cœur.

Il ne pouvait déserter son poste, il ne pouvait solliciter de congé en temps de guerre ; il resta, morne, sombre, dévorant sa douleur, irrité des suspensions d’armes, et se battant comme un lion quand l’occasion lui en était offerte.

L’année suivante, son bataillon rentra en France, et sa première action en touchant terre