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censée, elle voyait quelques spécimens des mieux réussis de la jeunesse dorée rendre hommage à ses saillies autant qu’à sa beauté.

Dans ce concert d’adulations, une voix se détachait plus tendre, plus accessible à son cœur, celle de Jules Gastès, le fils de la maison, un gandin de la plus belle eau, dont les séductions boulevardières paraissaient chaque jour plus irrésistibles à son inexpérience.

Sa nature sensible, irréfléchie, prime-sautière, s’éveilla subitement au contact de ce luxe, de ces hommages, de cette tendresse nouvelle qui, d’abord murmurée à son oreille, lui parla bientôt sans contrainte un langage enivrant.

Ce fut un éblouissement absolu dont les physiologistes auraient peut-être cherché la cause première dans la faiblesse de sa santé et l’irritation maladive de ses nerfs.

Où était Georges ? Hélas ! elle l’avait oublié… Elle l’avait oublié si bien que lorsque sonna l’heure de la rentrée des classes, la jeune sous-maîtresse, aveuglée, fuyait en Italie, où Jules Gastès la rejoignait pour l’unir à lui par un mariage religieux. Sa conscience satisfaite son cœur