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d’exercer cette impressionnabilité de sensations et de sentiments qui formait le côté vulnérable de sa nature.

L’expédition du Mexique sépara fatalement le frère et la sœur. Jusqu’alors Albertine de Maucler avait passé ses vacances avec Georges, qui obtenait d’ordinaire à cette époque un congé de six semaines, et le consacrait à faire jouir sa chère recluse des plaisirs parisiens accessibles à la bourse commune d’un sous-lieutenant et d’une sous-maîtresse.

C’était l’époque rêvée chaque année par Albertine, attendue par Georges ; c’était le repos pour l’une, la récompense de ses sacrifices pour l’autre ; c’était pour tous deux la famille un instant retrouvée et l’affection partagée sincèrement.

Il fut convenu, au départ, que, pendant l’absence de l’officier de chasseurs, Albertine ne quitterait pas l’institution. Cette résolution, quelque sévère qu’elle fût, était pourtant la seule possible ; car, dans leur fierté un peu sauvage, les deux jeunes gens n’avaient contracté au dehors aucune relation.

La première quinzaine des vacances universi-