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— Je voudrais réparer une grande injustice de la destinée, reprit la voix éteinte ; je voudrais, avant de quitter ce monde, effacer un peu du mal que j’ai fait, bien involontairement, à mon malheureux frère.

Valérie eut un geste vif aussitôt réprimé.

— Votre frère ! balbutia-t-elle. Vous seriez donc ?…

— Je suis, pour quelques heures encore, peut-être, mademoiselle de Maucler, la sœur unique de celui qui vous aimait avec tant d’adoration et de respect.

— Mademoiselle, dit Valérie, je ne saurais entendre rappeler de tels souvenirs par votre bouche.

— C’est cependant moi, moi seule qui peux vous donner la clef du malheureux malentendu dont vous avez inexorablement accepté les conséquences, et dont il souffre encore, lui, assez pour me donner le courage de faire, à son insu, la démarche que j’ai tentée auprès de vous.

— Ainsi, c’est à son insu ?…

— Certes !… il a sacrifié ses plus belles années, son avenir, son amour, pour pallier ma position