Page:Berenger - Le Mariage du tresorier.djvu/154

Cette page n’a pas encore été corrigée

— Encore lui !… fit-elle avec fatigue.

La carte, échappant à ses doigts indifférents, rebondit sur la soie de sa robe et vint échouer dans les cendres brûlantes.

La femme de chambre tendit un bouquet à sa maîtresse avec un malin sourire :

— De la part de M. Gaussens.

C’était un étrange bouquet, uniquement composé de splendides œillets rouges entourant une rose blanche immaculée. Cela disait en langage des fleurs, — ce langage connu ou deviné de toutes les femmes ; — « Vous êtes irréprochable autant que belle, et, secrètement, je vous aime d’un amour vif et pur. »

Mademoiselle de Clarande enfouit son visage dans la gerbe parfumée, en aspira délicieusement les senteurs, puis la rejetant brusquement :

— Il est bien tard, dit-elle… et d’ailleurs, un pauvre rimailleur, à quoi bon ?

Elle demeura rêveuse, se ravisa, reprit le bouquet, et le plaçant dans un cornet de sèvres :

— Vous en changerez l’eau, Olympe.

Mademoiselle Olympe prit le vase d’une main et présenta, de l’autre, à l’admiration de sa maî-