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de sa sœur et dans les habitudes de la maison paternelle.

Égoïste et aveuglé comme tout homme passionné, il poursuivait son but sans rien voir autour de lui. Il avait échoué dans ses efforts pour obtenir du directeur de l’Opéra une audition en faveur de mademoiselle de Clarande.

Furieux de cet insuccès, follement désireux de le réparer et de plus en plus épris de la fille du colonel, il entreprit, avec une bravoure de fanatique, le siège de la direction de l’Opéra-Comique.

Ce qu’il lui fallut employer d’influences, d’habileté, d’activité, de douceur, de persévérance et d’énergie pour amener le directeur à daigner entendre Judith, eût suffi à un pauvre diable pour atteindre la fortune.

Mais aussi quel triomphe ! Judith, entendue, fut engagée séance tenante, et ses débuts fixés à la réouverture du théâtre.

Le jeune homme, radieux, eut le bon goût de s’effacer après le succès.

Judith lui sut gré tout à la fois de ses services et de sa réserve adroite à n’en pas réclamer le prix. Elle nageait en pleine ivresse. Qui se fût