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intervalle la gouvernante essoufflée, qui avait peine à la suivre.

Un fiacre passait à vide, revenant du bois. La jeune fille lui fit un signe, s’y précipita, laissa à peine à la pauvre madame Duval le temps de s’y engouffrer à son tour, et jeta au cocher le nom de la chaussée de l’Étang, à Saint-Mandé.

Madame Duval, qui ne connaissait à la famille aucune relation dans ces parages, renonça à questionner, mit sa tête dans ses mains et se perdit en conjectures insensées.

Le fiacre avançait lentement, au trot de ses haridelles épuisées ; mais la distance de Vincennes à Saint-Mandé est si courte que quelques minutes suffirent à la franchir. Quand il entra dans l’allée bordée de lilas et encadrée de bois qu’on nomme la chaussée de l’Étang, Valérie, penchée à la portière, appela un cantonnier qui se livrait à l’arrosage de la route.

— La maison de madame Albert, s’il vous plaît ? demanda-t-elle.

L’homme à la lance parut fort embarrassé et promena sur les grilles enlierrées un regard indécis ; puis, après réflexion :