Page:Berenger - Le Mariage du tresorier.djvu/136

Cette page n’a pas encore été corrigée

Il leur appartient, du reste, de vérifier ces assertions, et je les en prierai demain.

— Ce sera sage, balbutia Eudoxie, un peu déconcertée par cet apaisement feint ou réel.

Les deux jeunes filles n’osèrent plus se regarder. L’une craignait de révéler sa joie méchante ; l’autre, par une sainte pudeur, refoulait son indicible désolation.

Madame Duval, qui vint les rejoindre à cet instant, apporta fort à propos sa placide figure au milieu de cet intolérable tête-à-tête. En remarquant le silence qui l’accueillait, elle se crut obligée à des frais inusités d’amabilité, car elle regardait comme une des charges de son métier de gouvernante de suppléer, au besoin, au mutisme de son élève.

Eudoxie, aidée par sa présence, reprit son assurance assez promptement pour pouvoir se retirer un quart d’heure après, avec la douce certitude d’avoir fait tout le mal qu’elle désirait produire.

À peine eut-elle disparu qu’il se fit une transformation foudroyante dans toute la personne de Valérie. Sa taille se redressa ; à son front, le sang