Page:Berenger - Le Mariage du tresorier.djvu/127

Cette page n’a pas encore été corrigée

Il faisait presque nuit déjà, mais les yeux perçants de Valérie ne désespéraient pas de lire sur le visage de son père le résultat obtenu par le plénipotentiaire.

Rien d’extraordinaire cependant ne se manifestait sur la physionomie placide de l’ancien négociant ; il ingurgitait sa bière par petites gorgées, avec la béatitude d’un gourmet au repos, et blâmait vertement les derniers articles de l’Opinion nationale, qui lui paraissaient exagérés.

Quant au lieutenant Périllas, il usait de la permission qu’il avait reçue de savourer en plein air un excellent cigare, avec l’aisance absolue d’un homme exempt de toute préoccupation.

Lorsque les deux officiers se furent retirés, Valérie prit le bras de son père pour remonter le perron : sa curiosité, surexcitée par cette conduite énigmatique, la fit sortir de sa réserve.

— M. Périllas ne vous a rien dit, père ? demanda-t-elle.

— Comment ! rien dit ?… Nous n’avons fait que bavarder toute la soirée.

— J’entends… rien d’intéressant ?