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La journée se traîna lente et monotone ; M. de Maucler ne parut pas.

— Que je suis sotte ! pensa Valérie en s’enfermant dans sa chambre pour pleurer plus à l’aise ; il a chargé un ami, M. Périllas, sans doute, de faire sa demande, et les amis ne sont jamais aussi pressés que les intéressés.

Ce fut donc le lieutenant Périllas qu’elle attendit le troisième jour, et le lieutenant Périllas vint, en effet, passer la soirée à la villa. Son inséparable, le capitaine Lanternie, l’accompagnait, naturellement.

La jeune fille n’eut garde de laisser le brave Lorrain entraver, par sa présence, les négociations qu’elle supposait devoir être entamées ce soir-là. Elle l’accapara donc avec une grâce merveilleuse, dont le brave capitaine, peu accoutumé à une telle faveur, resta tout abasourdi.

M. Périllas, grâce à cette précaution féminine, eut tout le loisir d’entretenir M. Gilmérin, car leur tête-à-tête prolongé ne cessa que lorsque le bonhomme, altéré par le feu de la conversation, demanda un cruchon de bière fraîche, qu’on apporta sous le berceau de chèvrefeuille.