Page:Berenger - Le Mariage du tresorier.djvu/123

Cette page n’a pas encore été corrigée

— Quoi !… vous m’autoriseriez ?… balbutia-t-il dans un souffle ardent.

— Monsieur de Maucler, dit-elle, je suis libre de disposer de mon avenir ; mon père le permet ; je serai votre femme.

Le trésorier étouffa un cri de joie, et ses lèvres se collèrent follement sur la petite main palpitante qui s’étendait instinctivement pour l’empêcher de protester.

Protester ! après en avoir eu longtemps la volonté, il n’en avait même plus le courage.

Lorsque, par une suite de circonstances fortuites, une jeune fille arrive à sortir violemment des usages imposés à son sexe, elle reste longtemps sous l’impression puissante d’une surexcitation anormale.

Les heures qui suivirent pour Valérie l’offre de sa main furent remplies d’émotions qui ne se traduisent en aucune langue. Celle de la passion heureuse pourrait seule en exprimer une faible partie, mais qui donc en saurait rendre avec fidélité les accents à la fois insensés et sublimes ?

Valérie était fermement convaincue à son réveil, — dormit-elle ? — que la journée ra-