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Depuis lors, on la vit d’année en année un peu plus sérieuse, un peu plus pâle, toujours calme, parlant sans ardeur comme sans lassitude, pleine de déférence pour son mari, de cette déférence délicate qui est aussi loin de la servilité que de l’enthousiasme ; enfin, s’occupant de ses enfants avec une tendresse plus effective que démonstrative.

Les enfants, qui n’échappaient jamais à la surveillance de cette jeune femme instruite et bonne, étaient déplorablement élevés.

Ceci était l’œuvre particulière du capitaine Aubépin, dont la faiblesse paternelle dépassait toutes les limites.

Les trois ans de Bébé comprenaient déjà qu’ils pouvaient abuser…, et c’étaient des cris, des colères, des exigences !…

Marie, la fillette pâle et nerveuse, avait quatre ans, une santé délicate et un art merveilleux pour rendre ses caprices muets aussi productifs que les fureurs bruyantes de son frère.

Berthe avait voulu réagir contre ces tendances inexplicables chez un homme absolu ; elle avait été brisée dans la lutte, et, pour ne pas s’en-