— Cela rendra ses camarades plus prudents, disait-il.
Et sa conscience était parfaitement satisfaite de cette application nouvelle de renseignement mutuel dans l’armée.
Ses chefs l’estimaient. Ses collègues étaient faits à ses manières brusques. Le monde aurait trouvé qu’il avait trop négligé de se frotter à sa civilisation raffinée.
Mais le monde avait peu d’occasions de porter un jugement sur son compte, car le capitaine Aubépin ne voulait pas se soumettre à ses exigences et le fuyait systématiquement.
Cet homme entier avait une grande passion, celle de la famille. Il respectait sa vieille mère à l’égal d’une idole ; il avait successivement élevé, dirigé, placé dans de bonnes conditions ses trois jeunes frères ; il aimait sa femme, il adorait ses enfants.
Les indifférents qui voyaient cela disaient avec conviction : « Comme madame Aubépin est heureuse ! »
Où donc l’avait-il découverte, cette femme jeune et distinguée, qui, depuis cinq ans déjà, usait