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debout sur le seuil de sa chambre, luttant avec son intraitable orgueil.

Sa conscience l’emporta cependant.

— Monsieur, dit-elle avec une raideur indisciplinable, en s’approchant à son tour, je reconnais m’être trompée et m’en rapporter absolument aux explications que M. le comte de Curnil a l’honneur de vous fournir.

M. Aubépin salua cette femme hautaine qui consentait à s’humilier, et se dirigea vers la chambre de Berthe, où d’autres préoccupations l’attiraient.

Un homme l’arrêta. C’était un soldat qui montait l’escalier, portant la petite Marie endormie dans ses bras.

C’était à lui que le malheureux père avait jeté son enfant pour s’élancer à la poursuite des chevaux emportés. Depuis, il l’avait oubliée !…

Et ce n’était pas sans quelque peine que le brave garçon avait retrouvé la demeure de la petite abandonnée.

Le docteur Lémincé sortait de chez Berthe en ce moment. À la clarté des flambeaux, on put voir son bon visage décomposé et ses yeux gros de larmes.