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bien légitime, monsieur, en m’accusant de tous les malentendus et de tous les malheurs dont j’ai été la cause.

— Vous avez en effet, monsieur, joué jadis un assez triste rôle.

— J’ai joué celui d’un fou d’abord, d’un sot ensuite, je jouerais celui d’un misérable si je n’avouais hautement que, par ma hardiesse et ma vanité, j’ai pu compromettre une honnête fille qui est devenue une honnête femme.

— Monsieur le comte…

— Une honnête fille… dont la réserve et la dignité auraient dû m’imposer le devoir de convenir plus tôt de mes torts.

— Voici une bien tardive explication, dit le capitaine d’un ton incrédule ; puis-je savoir ce qui vous pousse à une confession in extremis ?

— Un sentiment de droiture, monsieur. J’arrive, j’assiste à un malheur affreux, je suis menacé demain dans la personne de mon fils, je comprends que ma légèreté coupable est l’origine d’une grande partie de ces troubles intérieurs, et j’hésiterais ?… Non, monsieur, malgré l’inoppor-