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— Vous êtes charmante, en vérité ! avec cela que c’est agréable de conter à un fils de vingt-deux ans qu’on a voulu connaitre sa fiancée, qu’on l’a trouvée belle, qu’on s’est laissé emporter par la situation, par le printemps, que sais-je ?… qu’on lui a manqué de respect et qu’on a été vertement remis sur ses pieds…

— Vous dites, mon père ?…

— Je dis, je dis… que la trahison possible de mademoiselle Lenoble flattait ma vanité et guérissait votre folie… Voilà pourquoi je vous y ai laissé croire.

— Ah ! monsieur le comte, que votre franchise nous eût été bonne à tous !

— Pas à mon orgueil, mon cher ami, et pas à votre amour non plus.

— Eh bien ! je serais heureux aujourd’hui.

— Le beau mariage !… Vous ?… vous seriez coulé… militairement parlant ; tandis que j’ai des promesses excellentes à votre égard, en bon lieu, et que vous pouvez épouser, quand vous le voudrez, la riche et jolie Zoé de Blévillard.

— Monsieur le comte, et vous aussi, ma mère, dit Antonin avec fermeté, veuillez, je vous en