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Le docteur et ses aides reprirent leur fardeau, qu’ils montèrent péniblement, et le déposèrent enfin sur un lit dans la chambre du capitaine.

Louise de Lestenac, larmoyante, et madame Aurélie, consternée, restèrent près de la mourante, que les médecins entouraient.

Les curieux s’étaient arrêtés à la porte extérieure.

La famille de Curnil se retira dans la chambre de la comtesse.

Une consternation morne régnait dans cette petite colonie. Les événements passés, la catastrophe présente, les événements du lendemain, pesaient sur tous les cœurs et sur quelques consciences.

Le père, la mère et le fils, serrés les uns contre les autres, dans cette chambre étroite, étaient tristes, troublés, et se regardaient avec méfiance, semblant se demander mutuellement compte de leur part de responsabilité dans cette série de malheurs.

Antonin, le premier, obéit au sentiment de justice qui le portait à élucider une question obscure.

— Monsieur le comte, dit-il, je dois me battre