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Le tambour-major d’un régiment de ligne, qui rentrait avec la musique à son campement, eut une subite inspiration.

Il fit un signe : ses hommes, tournant sur eux-mêmes, se présentèrent, torches en mains, aux chevaux échappés.

Cette ligne de feu, qui leur coupait brusquement le passage en les éblouissant, les arrêta net.

Frémissants et couverts de sueur, ils se laissèrent approcher par les soldats accourus.

Ce fut alors qu’avec une horreur indicible les assistants découvrirent une femme enlacée dans les cordes, dont elle n’avait pu se dégager.

Elle semblait morte.

Sa tête, préservée par ses mains sanglantes, retombait, blanche, sur le sol, au milieu des cheveux épars. Ses vêtements étaient en lambeaux ; ses pieds, pleins de sang et de terre.

Il n’y eut dans cette foule qu’un cri de suprême pitié.

Les chevaux s’étaient arrêtés non loin d’une petite construction placée sur le front de bandière, ancienne poudrière, qui servait alors