Page:Berenger - La Femme du capitaine Aubepin.djvu/239

Cette page n’a pas encore été corrigée

brisée. Cette dernière secousse la trouva sans forces. Ses pieds faiblirent… elle fit des efforts stériles pours’élancer assez vite… et le galop infernal croissait toujours !

— Maman ! maman ! criait Marie.

Berthe sentit un souffle haletant brûler son visage ; un hennissement sonore l’assourdit ; des animaux, ivres de peur, bondirent autour d’elle, et elle tomba enroulée dans les cordes flottantes qui les retenaient attachés l’un à l’autre. Détail terrible de cette panique (historique), les piquets avaient cédé sous l’effort collectif des chevaux, mais sans leur rendre une entière liberté.

Rivés ensemble dans cette course folle, comme à l’écurie, ils balayaient tout sur leur passage, et les bois trainants, qui rebondissaient derrière eux, augmentaient encore leur terreur.

Berthe jeta un cri horrible en se sentant emportée par ce tourbillon vertigineux.

Frappée à la tête par un piquet, déchirée dans tout son corps, ses yeux ne voyaient plus, mais son oreille percevait encore là-bas, déjà bien loin, la voix de Marie, qui criait :