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— N’est-ce pas demain que vous avez une rencontre ?

— Qui vous l’a dit ?

— Je l’ai deviné.

— C’est demain.

— Eh bien ! que cette croix vous protége ! car vous allez vous battre pour une honnête femme qui fut toujours, toujours, entendez-vous ? digne du nom que vous lui avez donné.

Le capitaine tressaillit et regarda la jeune femme.

— Puissiez-vous dire vrai ! fit-il avec rudesse.

Et, sans manifester le moindre désir de prolonger cet entretien poignant, il passa dans la seconde pièce.

Ce n’était pas, certes, qu’il fût indifférent aux explications que sa femme, pour la première fois, paraissait disposée à lui donner.

Cette phase nébuleuse de la jeunesse de Berthe excitait toujours sa curiosité passionnée.

Mais, nature rude à lui-même comme aux autres, il ne voulait se laisser influencer ni par l’émotion, ni par la crainte, ni par la conviction,