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La plaine se remplit d’équipages de toutes sortes. Le chemin de fer déverse sur les deux Mourmelons des flots de curieux.

Les Anglais sont en majorité ; ils ont en perspective une journée bien remplie.

Une société parisienne, débarquée du matin, s’était placée au premier rang de la foule, et contemplait ces scènes militaires avec curiosité.

Elle se composait de deux jeunes gandins d’une précoce décrépitude, tout à fait dans le mouvement ; d’un homme d’âge incertain et de prétentions positives, enfin de deux femmes : mademoiselle Z…, l’excellente artiste dont la voix fait fureur à l’Opéra, et madame de B…, une déclassée du grand monde, qu’une aventure éclatante avait jetée dans la vie interlope.

L’homme d’âge incertain conservait des vestiges d’ancienne beauté soigneusement entretenus.

Sa taille était encore souple, sa jambe élégante, sa démarche ferme, son œil vif, son teint bien fait, ses cheveux ébénisés et ses dents neuves.

Il se montrait d’une exquise amabilité pour mademoiselle Z…, dont il paraissait être le familier.