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Il fallait s’y établir tant bien que mal, sans aises, sans luxe, souvent même sans le nécessaire.

Il fallait surtout faire abnégation absolue de soi-même pour accepter philosophiquement ces installations sommaires et ce dénûment relatif.

Le Grand-Mourmelon offrait bien quelques ressources, et encore !…

Du reste, comme il se produit toujours en pareil cas, avant l’arrivée des dames des divers régiments, on avait vu s’abattre sur le village un essaim de ces folles et accapareuses personnes qui, n’ayant droit à rien, s’emparent naturellement de tout.

Avec la galanterie qui sied si bien à l’uniforme, les officiers garçons mirent au service des nouvelles venues toute leur bonne volonté, toutes leurs démarches et jusqu’à leurs ordonnances, pour les aider dans cet établissement de hasard.

Quitte à prendre ensuite une mine contrite quand les maris, leurs camarades, déplorèrent devant eux la difficulté qu’ils éprouvaient à caser leurs infortunées moitiés et leurs pauvres petits enfants.

Les villages du Petit-Mourmelon, de Livry, de