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CHANT IV.
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La joie est dans ses yeux ; son cœur est délivré
Des ennuis dont la veille il était ulcéré.
Après mille détours il retrouve son chaume,
Il se croit devenu souverain d’un royaume ;
Ou plutôt l’univers, réclamant son appui,
Dépend de son domaine et relève de lui.
Il lègue à ses enfans des trésors, des provinces ;
Sa femme est une reine, et ses fils sont des princes ;
Il triomphe au milieu de cet enchantement,
Demande encor à boire, et s’endort en chantant.
Triomphez comme lui. Gallien, Avicenne
Nous conseillent l’ivresse une fois par semaine :
Le remède est fort bon ; il y faut recourir.
D’un dessert prolongé savourez le plaisir.
Qu’à toute sa gaîté votre esprit s’abandonne ;
Sachez rire de tout sans offenser personne.
N’allez pas discourir, par l’exemple emporté,
Sur les grands intérêts de la société ;