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CHANT IV.
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Un vin blanc qu’a donné le sol de Saint-Perret,
Pour réchauffer mon sein sort d’un caveau secret.
Je me sens ranimé de ses feux salutaires ;
Je bois à mon amie, aux mœurs hospitalières ......
Je ne suis plus soldat, je règne, je suis roi,
Et déjà la terreur disparaît devant moi.
Muse, sans vains détours, reviens à tes convives ;
Leurs teints sont plus vermeils, leurs couleurs sont plus vives.
A votre cuisinier, dont vous êtes content,
Tous devez, à cette heure, un hommage éclatant.
Qu’un éloge public soit le prix de son zèle ;
Vous le verrez demain, à la gloire fidèle,
Se signaler encor. « Mon ami, dites-lui,
« Ton maître est satisfait, et doit l’être aujourd’hui.
« Du meilleur des festins regarde ce qui reste ;
« Vois ces tristes débris et ce vide funeste,
« Et ces membres épars dépouillés jusqu’aux os :
« Tout dépose en faveur de tes heureux travaux.