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CHANT III.
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Proscrivez cependant ces fastueux plateaux,
Brillans colifichets enrichis de métaux,
De j^laces, de pompons, dont l’aspect m’effarouche,
Qui captivent les yeux aux dépens de la bouche,
Oui trompent l’a])pétit : moins tl’éclat, pIusdeuifT’:  :
On ne se nourrit point de bijoux, de hochets ;
A ce vain appareil, qui d’abord vous enchante,
Je ne reconnais point une table abondante.
Vous touchez au moment des plaisirs les plus —^’ifs
A cet acte nouveau les p ; ourmands attentifs.
Avec l’œil de l’envie ont dévoré d’avance
La caille, l’ortolan, îa carpe, la laitance y
Et le cochon de lait, dont la cuirasse d’or
Semble le protéger et le défendre encor.
Proscrivez sans pitié ces poulets domestiques
Nourris en votre cour et constamment éîiques,
Toujours mal engraissés par des soins ignorants :
Ne connaissez que ceux de la Bresse ou du Mans^