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LA GASTRONOMIE,

Mes amis, si jamais Plutus, que j’importune,
M’accorde le bienfait d’une grande fortune,
Je la veux consacrer à nourrir l’amitié :
Je prétends qu’avec moi, tous les jours de moitié,
Vous ne me quittiez point ; que ma table chérie
Devienne l’heureux gage et le nœud qui nous lie.
Du nectar de Vougeot vous serez abreuvés,
Et des vins de mon cru constamment préservés.
Tous les jours mes valets et mes coursiers agiles
Feront contribuer les campagnes, les villes ;
Visiteront Genève et le lac du Bourget,
Iront jusqu’aux deux mers rechercher le rouget.
Les primeurs du printemps avec art rassemblées.
Dans ma serre à grands frais braveront les gelées ;
Je pourrai tous les ans, dans le sein des hivers,
En dépit des frimas, vous offrir des pois verts.
Le Cuisinier Français, qui n’est pas un bon livre,
Nous ofire quelquefois des maximes à suivre.