Page:Berchoux - La Gastronomie, 1819.djvu/48

Cette page n’a pas encore été corrigée
40
LA GASTRONOMIE,

« M’a vanté ton mérite, et conté tes exploits :
« Sois chet de ma cuisine, et donnes-y des lois,
« Deviens, dès aujourd’hui, mon arbitre, mon guide ;
« A mon plus doux besoin que ton savoir préside ;
« Ordonne en souverain, taille et tranche à ton gré ;
« Que par toi mon dîner tous les jours préparé,
« Enchaîne à mon couvert, par d’aimables prestiges,
« Mes volages amis charmés de tes prodiges,
« En savourant les mets qui leur seront offerts,
« Qu’ils vantent mon esprit et mes talents divers ;
« Que j’entende admirer mes moindres reparties,
« A peine de ma bouche à la hâte sorties ......
« Que je puisse toujours, après avoir dîné,
« Bénir le cuisinier que le ciel m’a donné ...... »
C’est ainsi qu’excitant sa ferveur et son zèle.
Vous vous concilierez un artiste fidèle,
Qui, plein d’un noble orgueil, fera de plus en plus
Triompher dans ses mains le sceptre de Cornus.